Quand vous vous imaginez un pirate informatique, il vous vient peut-être à l’esprit un programmeur expert qui peut contourner facilement n’importe quelle mesure de sécurité. Or, les fraudeurs modernes n’ont pas besoin d’un diplôme en informatique pour voler des renseignements financiers délicats. Pour eux, ruiner la vie de quelqu’un consiste simplement à acheter des renseignements au marché noir. C’est simple, c’est affolant et ça peut arriver à n’importe qui.
Alors, comment Interac, la principale entreprise de paiements au Canada, vous aide-t-elle à vous protéger contre ces menaces? Nous nous sommes entretenus avec Robert Fodor, scientifique en chef des données chez Interac, pour le savoir.
Q : Comment Interac concerte-t-elle ses efforts avec d’autres institutions financières pour combattre la fraude?
RF : Nous avons élaboré une stratégie de lutte contre la fraude avec l’aide des institutions financières et des autorités chargées de l’application des lois. Cette stratégie repose sur les principes de la « conception, protection, détection et réaction ». Nous représentons l’industrie des services financiers dans le domaine de la « détection » et exigeons que toutes les fraudes nous soient signalées dès qu’elles sont découvertes.
C’est ainsi que nous avons pu élaborer une vue d’ensemble de toutes les transactions et de toutes les fraudes à l’étendue de l’industrie. Cette vue d’ensemble consensuelle représente un multiplicateur de force en matière de réduction des fraudes. Elle nous permet d’ajouter un niveau de protection qui est complémentaire à celui des institutions financières et qui en est indépendant, mais qui est orchestré en collaboration avec elles.
Q : Quelles mesures de sécurité sont-elles en place lorsque les consommateurs reçoivent et envoient de l’argent?
RF : L’une des méthodes que les fraudeurs utilisent consiste à faire semblant d’envoyer de l’argent à un contact existant. Avec la fonction de dépôt automatique de Virement Interac, les Canadiens peuvent choisir de recevoir l’argent directement dans leur compte, éliminant la nécessité de répondre à une question de sécurité. Une seule inscription suffit. Cette inscription relie vos coordonnées, comme votre adresse de courriel ou votre numéro de téléphone, à votre compte bancaire, ce qui empêche les fraudeurs de faire semblant de vous envoyer de l’argent. S’ils le faisaient, ils se trouveraient à déposer effectivement de l’argent dans ce compte.
Q : Comment les consommateurs peuvent-ils se protéger contre la fraude avant qu’elle survienne?
RF : Écoutez votre intuition. Si vous ne vous attendez à aucun virement et qu’un ami vous envoie de l’argent, méfiez-vous.
Contactez votre ami pour le confirmer et ne cliquez sur aucun lien que vous ne vous attendiez pas de recevoir.
Adoptez de longues phrases de chiffrement comme mots de passe et n’utilisez pas le même mot de passe pour tout. Advenant le piratage de votre compte de courriel, le malfaiteur pourra accéder à votre copte bancaire en ligne si vous utilisez le même mot de passe pour les deux.
Lorsque vous envoyez des paiements numériques à l’aide d’un service tel que Virement Interac, faites preuve de bon jugement au moment de choisir une question de sécurité. N’utilisez pas des questions évidentes et évitez celles auxquelles tout le monde peut répondre.
Et, enfin, le signalement des fraudes porte ses fruits. L’an dernier, Interac a pu neutraliser 4 400 sites d’hameçonnage qui portaient son logo après que des gens ont transmis des messages textes et des courriels douteux à phishing@interac.ca.