Les Canadiens n’ont pas été aussi rapides que d’autres consommateurs dans le monde à prendre le train en marche de la formule « acheter maintenant, payer plus tard » pour faire leurs achats. Cependant, la pandémie a poussé bon nombre d’entre eux à en faire l’essai, et maintenant, l’intérêt et l’adoption de ce mode de paiement s’intensifient.
D’importants fournisseurs étrangers entrent sur le marché, tandis que des entités financières nationales bien établies jouent leur propre jeu, ce qui a conduit le Financial Post à qualifier le BNPL (en anglais, « buy now, pay later ») des « quatre lettres les plus lucratives de la technologie financière ».
Chez Interac, nous suivons de près toutes les tendances en matière de paiement. Avec le mode de paiement « achetez maintenant, payer plus tard », nous espérons voir cette tendance se développer de manière à offrir aux consommateurs transparence et contrôle. Nous savons qu’il existe un lien fondamental entre le contrôle et l’optimisme financiers — c’est ce sur quoi nous avons construit notre marque.
Pour l’instant, voici ce que vous devez savoir sur cette tendance :
« Achetez maintenant, payez plus tard » au Canada : un démarrage lent…
Les paiements échelonnés sont établis depuis longtemps pour les gros achats comme les appareils électroménagers et les meubles. Plus récemment, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à payer leurs petits achats courants, comme les vêtements et les cosmétiques, par le biais d’accords de type « achetez maintenant, payez plus tard ». En général, cette formule offre aux acheteurs en ligne la possibilité de répartir le coût d’un achat sur un certain nombre de paiements égaux — souvent un versement initial et trois versements mensuels (mais les arrangements peuvent varier).
Bien que certains fournisseurs proposent des modes de paiement pour la vente au détail en magasin, les services « achetez maintenant, payez plus tard » sont avant tout un phénomène lié au commerce électronique.
Et c’est une méthode que les Canadiens apprennent à connaître, sans nécessairement l’essayer tout de suite. Selon un récent rapport de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada, 34 % des Canadiens connaissent la formule, bien que seulement 8 % ont effectué une transaction de type « achetez maintenant, payez plus tard » entre septembre 2019 et mars 2021.
Comparez cela aux marchés plus matures de l’option « achetez maintenant, payez plus tard » : un tiers des adultes au Royaume-Uni ont utilisé ce type de services, et Reuters rapporte que 42 % des Américains l’ont utilisé également.
… mais les services prennent de la vitesse.
Pourquoi l’intérêt pour les services « achetez maintenant, payez plus tard » est-il plus vif aujourd’hui? Tout d’abord, un certain nombre de prêteurs sont maintenant en activité au Canada. Certains sont multinationaux et nouveaux sur le marché, d’autres sont établis depuis longtemps au Canada, et des entités financières locales lancent également leurs propres offres de services « achetez maintenant, payez plus tard ».
Deuxièmement, les commerçants ont réagi. Des centaines d’entre eux s’associent désormais à des fournisseurs de services « achetez maintenant, payez plus tard » au Canada, et les paiements échelonnés auraient connu une croissance de 30 % d’une année sur l’autre en juillet 2021. Un autre rapport prévoit une croissance d’environ 24 % au Canada pour les années 2021 à 2028. Selon une prévision, le marché des services « Achetez maintenant, payez plus tard » atteindra 50 milliards de dollars par an lorsqu’il sera arrivé à maturité.
Pourquoi « achetez maintenant, payer plus tard » plaît-il aux consommateurs, en particulier aux jeunes?
L’attrait du paiement différé sans intérêts est évident : les consommateurs paient généralement peu ou pas d’intérêts. (Les fournisseurs tirent l’essentiel de leurs revenus des frais aux détaillants.)
Il est prouvé que l’attrait de l’option « Achetez maintenant, payez plus tard » est particulièrement fort chez les jeunes consommateurs, qui choisissent souvent les détaillants en ligne en fonction de la facilité avec laquelle ils peuvent conclure la transaction. L’Agence de la consommation en matière financière du Canada, la principale agence de protection des consommateurs du pays, signale que c’est dans le groupe d’âge des 18 à 34 ans que les services « achetez maintenant, payez plus tard » en ligne sont le plus utilisés, ce qui fait écho à d’autres enquêtes menées au Canada et à l’étranger.
Le mode de paiement « Achetez maintenant, payez plus tard » pourrait également devenir plus populaire auprès des consommateurs en tant que protection contre l’inflation : dans le contexte de la plus forte inflation des prix à la consommation que le Canada ait connue depuis des décennies, les acheteurs qui pourraient s’inquiéter de la hausse des prix peuvent utiliser la formule pour bloquer le montant en dollars d’aujourd’hui de leurs achats.
Quels sont les avantages pour les détaillants? La formule pourrait conduire à des paniers d’achats plus remplis.
Pour les détaillants, l’avantage des services « Achetez maintenant, payez plus tard » est simple : ils pourraient inciter les consommateurs à dépenser davantage. RBC Capital Markets estime que l’option « Achetez maintenant, payez plus tard » augmente le panier d’achats de 30 à 50 % en moyenne.
Une inquiétude croissante face aux risques
Comme de plus en plus de consommateurs choisissent de payer en « quatre paiements sans intérêt » (ou similaire), on fait face à un défi potentiel : beaucoup d’entre eux utiliseront le report de paiement comme un substitut à une bonne gestion budgétaire — et risqueront de se mettre dans le pétrin.
Les comptables professionnels agréés du Canada ont mis en garde les consommateurs contre les risques de retard (y compris les frais de retard élevés si vous manquez un paiement), comme pour toutes les transactions pour lesquelles l’argent n’est pas encore en main.
De nombreux consommateurs examinent également cette tendance avec prudence : les trois quarts (74 %) des personnes interrogées ont déclaré à l’Agence de la consommation en matière financière du Canada qu’elles n’envisageraient pas d’utiliser ce mode de paiement. L’agence aurait également l’intention d’étudier les risques pour les consommateurs.
Dans les pays où ce type de services est plus établi, les législateurs s’impliquent déjà davantage. Les législateurs américains ont demandé aux fournisseurs davantage d’informations, en invoquant diverses préoccupations, tandis que les prêteurs britanniques de services « achetez maintenant, payez plus tard » ont accepté de modifier leurs conditions pour les rendre « plus justes et plus faciles à comprendre ».
Le PDG de l’un des fournisseurs étrangers entrant sur le marché canadien a déclaré au Globe and Mail qu’il faisait davantage d’efforts pour encourager les consommateurs à dépenser l’argent qu’ils possèdent déjà. « Il est préférable d’utiliser l’argent qui se trouve sur votre compte », a-t-il déclaré. Encourager la responsabilité financière serait une évolution positive à mesure que les modes de paiement « achetez maintenant, payez plus tard » évoluent.
Chez Interac, notre expérience nous apprend également que les innovations en matière de paiement fonctionnent mieux lorsqu’elles sont pratiques et simples à utiliser, tout en offrant aux consommateurs le contrôle de leur argent et de leurs données.